Un appel à la grève des médecins et internes est lancé à partir du 28 avril 2025. À Cherbourg (Manche), SOS Médecins suspendra totalement son activité le mardi 29 avril.
Retrouver ci-dessous l’article de la Presse de la Manche, Par Juliette Voisin.
Un appel à la grève des médecins et internes a été lancé à partir du lundi 28 avril 2025 pour protester contre une proposition de loi régulant l’installation de la profession.
24 heures sans SOS Médecins
Dans la Manche, SOS Médecins Cotentin suivra le mot d’ordre de la Fédération SOS Médecins France, en suspendant entièrement son activité du mardi 29 avril, 8 heures au mercredi 30 avril, 8 heures.
Une proposition de loi qui ne passe pas
La grogne vient d’une proposition de loi transpartisane, à l’initiative de Guillaume Garot (PS), censée lutter contre les déserts médicaux. L’article phare a été adopté début avril par l’Assemblée nationale, l’examen du reste du texte étant prévu début mai.
L’article adopté régulerait l’installation des médecins libéraux ou salariés, qui devraient solliciter l’aval de l’Agence régionale de santé (ARS). Il serait octroyé de droit dans une zone qui connaît un déficit de soignants, mais dans les territoires mieux pourvus, le médecin ne pourrait s’installer que lorsqu’un autre s’en va.
Les médecins SOS partagent l’inquiétude d’une génération de professionnels de santé déjà confrontée à des conditions d’exercice dégradées, et pour qui l’engagement en médecine de ville doit rester un choix, non une contrainte.
(Dr Urfan Ashraf, secrétaire général de SOS Médecins France)
La mobilisation sera-t-elle suivie dans la Manche ?
À ce stade, impossible de dire si la mobilisation sera grandement suivie dans la Manche. « Les médecins ne sont pas obligés de se déclarer en grève, ils peuvent simplement fermer leur cabinet », rappelle Anne Besnier, secrétaire générale de l’Ordre départemental des médecins de la Manche.
L’Union régionale des médecins libéraux (URML) de Normandie soutient le mouvement.
Entacher la liberté de s’installer des médecins est contre l’esprit du monde libéral. Cela va décourager les jeunes générations qui ont à cœur de respecter un équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle.
(Dr Philippe Cholet, président de l’Union régionale des médecins libéraux)
Malgré son devoir de réserve, le conseil départemental de l’Ordre des médecins dit « comprendre la colère et l’inquiétude des médecins ».
Cette loi telle qu’elle est n’est pas une bonne chose. Elle n’est pas incitative et comporte beaucoup de contraintes pour les jeunes bacheliers qui souhaitent se lancer dans des études de médecine.
(Jean Sciré, président du Conseil départemental de l’Ordre des médecins)
